Echanges entre pays francophones

Echanges entre pays francophones

La collection

Sont présentés, dans cette collection, l’histoire des échanges ayant donné naissance, par la suite, à la francophonie.

Les échanges économiques sont  illustrés par des cartes, des traités de commerce , des moyens de transports.

Les échanges culturels se manifestent par des récits de voyages, des études ethnologique, des photographies et reproductions d’inconnus ou d’artistes, qui éclairent l’intérêt réciproque mais restituent également le goût de l’époque pour un exotisme facile.

Les échanges scientifiques se traduisent notamment par les travaux des centres de recherches tels l’Institut Pasteur et reflètent le regard des scientifiques sur les progrès en médecine et en hygiène et fournissent de nombreux exemples de la recherche médicale appliquée aux pays tropicaux.

La multiplicité et la qualité de ces échanges peut s’analyser également via les nombreux titres de quotidiens et hebdomadaires .

 

Article

La sociabilité de l’homme est inhérente à sa capacité d’échanger pour changer. A travers l’histoire, la capitalisation des acquis de cet échange fut sous-tendue par plusieurs supports. L’invention de l’écriture fut un moment crucial permettant une première forme de préservation du savoir humain et de sa transmission aux générations futures. Ensuite, l’imprimerie fut un grand pas en avant dans le chemin de la démocratisation de ce savoir.

Aujourd’hui, grâce aux nouvelles technologies de communication et d’information, un saut géant dans le rapprochement des peuples et des cultures est réalisé. Il se traduit par l’intensité des échanges,  leur instantanéité, leur quasi-gratuité, leur grande accessibilité et leur stockage à moindre coût. 

Cependant, les modalités de numérisation du savoir, loin d’être un processus neutre et philanthropique, sont susceptibles, si un certain nombre de garde-fous n’est pas érigé pour les réguler, d’uniformiser, d’appauvrir et même de sonner le glas de la diversité des cultures humaines. La francophonie s’avère dans ce sens une  forme de défense d’un monde divers, pluriel, où toutes les cultures ont bien leur place dans un monde ubiquitaire.

Pour faire face au rouleau compresseur de la mondialisation et de l’uniformisation des  « prêts à penser et à s’exprimer », des fronts de « refus » sinon de « résistance » se sont érigés ici et là pour défendre la richesse accumulée par l’humanité tout au long de son histoire. Le RFN en est un cas d’illustration.  

Ce réseau entend, via la technologie numérique comme support à même d’assurer la conservation et la diffusion des patrimoines écrits de langue française, rassembler les conditions susceptibles de permettre l’émergence de programmes cohérents de numérisation partagée.

Aussi, la mise en place de la bibliothèque numérique, en assurant un archivage durable, visibilise-t-elle le patrimoine des pays du réseau de la francophonie. Les bénéficiaires en seront et les citoyens des pays concernés et ceux de la communauté internationale des chercheurs.

Dans cette veine, les pays partageant la langue française comme une des composantes de leur identité  ont développé des échanges culturels, politiques, commerciaux entre eux. Des actions furent entreprises dans ce sens dès les années soixante. Cependant, l’accélération de la globalisation au lendemain de la chute du rideau de fer, a exacerbé la mise en péril du patrimoine linguistique et culturel de l’humanité.

En guise de conclusion, l’amélioration des échanges entre les pays membres du Réseau Francophone Numérique est tributaire d’un certain nombre de conditions.

Il serait de bon aloi de focaliser la communication autour de thématiques choisies  périodiquement (annuellement) : par exemple « l’année de l’investissement au sein des pays francophone »,  «  l’année de l’agro-alimentaire » de « l’entreprenariat »,  « l’année de la poésie d’expression française », « l’année de la philosophie d’expression française et les avancées humanistes »…

Concernant les échanges entre les pays membres du Réseau Francophone Numérique, un double écueil est à éviter : d’une part que ces échanges apparaissent bien comme une opération commune appropriée par tous les membres épousant la philosophie francophone, d’autre part, que ces échanges ne consolident pas les pratiques politiques non démocratiques de quelques gouvernants des pays francophones. La francophonie n’est elle pas fondamentalement sous-tendue par les valeurs de la démocratie et des droits de l’homme ?

Fouad Mohammed AMMOR est professeur des universités, socio-économiste de nationalité marocaine.