Pour faire face au rouleau compresseur de la mondialisation et de l’uniformisation des « prêts à penser et à s’exprimer », des fronts de « refus » sinon de « résistance » se sont érigés ici et là pour défendre la richesse accumulée par l’humanité tout au long de son histoire. Le RFN en est un cas d’illustration.
Ce réseau entend, via la technologie numérique comme support à même d’assurer la conservation et la diffusion des patrimoines écrits de langue française, rassembler les conditions susceptibles de permettre l’émergence de programmes cohérents de numérisation partagée.
Aussi, la mise en place de la bibliothèque numérique, en assurant un archivage durable, visibilise-t-elle le patrimoine des pays du réseau de la francophonie. Les bénéficiaires en seront et les citoyens des pays concernés et ceux de la communauté internationale des chercheurs.
Dans cette veine, les pays partageant la langue française comme une des composantes de leur identité ont développé des échanges culturels, politiques, commerciaux entre eux. Des actions furent entreprises dans ce sens dès les années soixante. Cependant, l’accélération de la globalisation au lendemain de la chute du rideau de fer, a exacerbé la mise en péril du patrimoine linguistique et culturel de l’humanité.
En guise de conclusion, l’amélioration des échanges entre les pays membres du Réseau Francophone Numérique est tributaire d’un certain nombre de conditions.
Il serait de bon aloi de focaliser la communication autour de thématiques choisies périodiquement (annuellement) : par exemple « l’année de l’investissement au sein des pays francophone », « l’année de l’agro-alimentaire » de « l’entreprenariat », « l’année de la poésie d’expression française », « l’année de la philosophie d’expression française et les avancées humanistes »…
Concernant les échanges entre les pays membres du Réseau Francophone Numérique, un double écueil est à éviter : d’une part que ces échanges apparaissent bien comme une opération commune appropriée par tous les membres épousant la philosophie francophone, d’autre part, que ces échanges ne consolident pas les pratiques politiques non démocratiques de quelques gouvernants des pays francophones. La francophonie n’est elle pas fondamentalement sous-tendue par les valeurs de la démocratie et des droits de l’homme ?
Fouad Mohammed AMMOR est professeur des universités, socio-économiste de nationalité marocaine.